En psychologie sociale, la théorie de la dissonance cognitive est un déséquilibre cognitif, une tension qui intervient chez une personne. Elle se manifeste lorsque les circonstances et événements l’emmènent à agir en contradiction avec ses valeurs, croyances et pensées. Il existe donc une relation étroite entre les comportements et les attitudes dans la théorie de dissonance cognitive. Comment peut-on décrire ou expliquer cette relation ?
Qu’est-ce que la théorie de la dissonance cognitive ?
Le concept de la théorie de la dissonance cognitive a été formulé pour la première fois par Léon Festinger. Dans son ouvrage A theory of cognitive dissonance (1957), il explique ce qu’est ce concept dans les détails. C’est une théorie qui étudie les cognitions et les relations entre les cognitions. De manière simple, une cognition est l’ensemble des processus mentaux grâce auxquels un individu acquiert la connaissance. Il s’agit entre autres du traitement de l’information, de l’apprentissage, de l’attention, du langage et des processus intellectuels. On parle de dissonance lorsqu’une personne agit de manière contraire à ses convictions en fonction des événements et circonstances.
Les recherches liées à la dissonance cognitive sont inscrites dans le paradigme de soumission. En effet, les travaux de Robert-Vincent Joule et de Jean-Léon Beauvois portant sur la soumission librement consentie donnent de plus amples informations sur le sujet. Leur œuvre, le Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens (Presses universitaires de Grenoble), est un classique dans le monde de la social psychology.
Séverine Halimi-Falkowicz et David Vaidis, tous deux respectivement membre du laboratoire de psychologie sociale de l’Université de Provence et de l’Université de Paris, ont étudié cette théorie. Leurs recherches portent entre autres sur le concept de l’engagement et sur les procédures d’influence sociale qui impactent les comportements et les attitudes.
Relation entre attitude et comportements selon la théorie de la dissonance
Lorsqu’un individu est amené à agir contre ses convictions, la dissonance créée peut l’emmener à avoir une justification externe de son acte, à modifier ses convictions sur le long terme, etc. Lorsqu’il y a un message persuasif ou une situation causant la dissonance, il y a contradiction entre attitude et comportement. Il est à noter qu’en psychologie sociale, l’attitude est une prédisposition mentale à agir d’une telle ou telle manière.
Joule et Beauvois, dans leur traité, partent du constat contraire au sens du commun que l’homme agit et pense en fonction de ses actes antérieurs plutôt qu’en fonction de ses convictions, intérêts et idées. Pour créer un équilibre entre les attitudes et les comportements, on passe par la réduction de la dissonance. Elle consiste à modifier les opinions, croyances, pensées ou attitudes, afin de les mettre en phase avec l’information qui a créé la tension. On parle de processus de rationalisation.
En psychologie sociale, il est possible d’utiliser la manipulation persuasive pour faire apparaître un comportement désiré. En effet, en modifiant l’attitude d’une personne en passant par une manipulation, le comportement associé à cette attitude peut être réalisé. Ainsi, on peut créer la réaction ou le comportement voulu en créant une dissonance. Grâce à une modification de la cognition, il est possible d’installer de nouveaux comportements chez l’individu. Mais encore, il faut savoir que c’est un processus qui peut prendre du temps.